Sur les réseaux sociaux, tout est communication. Et quand on se revendique coach en nutrition, le choix du décor n’a rien d’anodin. Dernièrement, une vidéo postée par une exposante ayant déjà participé à Planète Zen a suscité de nombreuses réactions. On y voit la professionnelle en question parler de son activité de coaching… depuis un restaurant Quick, entourée de ses enfants.
De nombreux membres de la communauté m’ont interpellé à ce sujet. Peut-on sérieusement promouvoir une approche de santé et de mieux-être dans un fast-food ? Est-ce un acte pédagogique ou un signal contradictoire ?
Une dissonance visuelle et éducative
Le cœur du problème ne réside pas tant dans le fait de manger, occasionnellement, dans un fast-food, mais dans le message implicite que cette scène renvoie. Car un coach en nutrition a une responsabilité éducative : il ou elle devient une figure de référence, dont les choix, même anodins en apparence, portent une charge symbolique forte.
Or, filmer une vidéo professionnelle dans un environnement synonyme de malbouffe, d’aliments ultra-transformés, riches en graisses saturées, sucres et sel, revient à brouiller le message. Pire encore : lorsqu’on y implique des enfants, cela peut avoir une portée durable sur les représentations alimentaires qu’ils développent.
Planète Zen : ni culpabilité, ni laxisme
Chez Planète Zen, nous défendons une approche du bien-être basée sur l’écoute du corps, le respect des besoins, et la rééducation du palais, sans tomber dans l’austérité ou la culpabilisation. Oui, un écart ponctuel n’est pas un drame. Oui, il est sain de sortir du dogme des régimes restrictifs.
Mais cela ne doit pas servir de justification à une banalisation de la malbouffe. D’autant qu’il existe aujourd’hui de nombreuses alternatives accessibles, rapides, savoureuses et bien plus saines : bowls maison, wraps végétaux, assiettes colorées, cuisine vivante… Autant de solutions simples qui nourrissent le corps sans le saturer de calories vides.
Le goût, ça s’éduque !
Ce que l’on oublie souvent, c’est que le goût est une capacité sensorielle qui s’éduque, dès le plus jeune âge. Plus on expose les enfants aux saveurs naturelles, plus on élargit leur répertoire gustatif. À l’inverse, plus on les habitue tôt aux aliments saturés en sel, sucre et exhausteurs, plus ils deviennent dépendants de ces stimulations fortes… au détriment de leur santé future.
Apprendre à aimer les légumes, à reconnaître la douceur d’une patate douce rôtie ou l’amertume d’une endive, c’est comme faire de la gymnastique pour les papilles. Cela prend du temps, demande de la régularité, mais offre un vrai capital bien-être pour la vie.
Ce que nous dit cette controverse
Cette vidéo dans un fast-food n’est pas un détail. Elle interroge notre rapport à l’image, à la cohérence, à la pédagogie. En tant que communauté engagée dans le mieux-vivre, il est essentiel de rester vigilant·es face aux contradictions qui s’invitent dans nos discours.
Un coach n’est pas là pour dicter, mais pour montrer l’exemple. Et s’il choisit de s’éloigner temporairement du chemin, qu’il le dise, l’explique, l’assume. Sinon, le risque est de décrédibiliser toute une profession… et de nourrir la confusion.
À RETENIR :
- Éduquer au goût, c’est un acte de santé publique.
- Les enfants copient ce qu’on leur montre.
- Le fast-food n’est pas un lieu neutre : il symbolise une forme d’alimentation industrielle, peu compatible avec un discours de prévention.
- Un message santé cohérent commence par la cohérence entre les mots, les actes… et le décor.